état d’art

Espace Topographie de l’art

 

Marc Petitjean. Avec la participation de Steeve Bauras, Élodie Barthélemy, Freydelyne Charles

Commissariat : Marc Petitjean

Catalogue d’exposition

17 x 21 cm
72 pages en couleurs
Broché à rabats
15 €
ISBN : 978-2-36669-082-8

Catalogue disponible à la galerie

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J’ai souhaité que mes photographies de Saint Soleil restituent avec justesse ce moment unique dans l’histoire de l’art du siècle dernier, la production spontanée d’oeuvres de toutes sortes, non destinées à la vente, par des villageois haïtiens. À l’origine, en 1972, leur rencontre avec deux artistes avisés, Tiga et Maud Robart, lorsque celle-ci fait bâtir une maison dans le village, à mille mètres d’altitude et cinquante kilomètres de Port-au-Prince.

Au fil du temps, certains de ces paysans se sont imposés comme artistes, mais le mouvement a aussi progressivement perdu de son authenticité. Ma perception photographique en cette année 1975 témoigne du moment magique d’harmonie collective du tout début, pendant lequel aucune oeuvre n’est vendue et où peinture, dessin, chant, théâtre jaillissent librement, ce qui a ébloui André Malraux lors de son voyage en Haïti quelques mois plus tard : « Il n’est pas courant de rencontrer une peinture dont on ne décèle ni d’où elle vient ni à qui elle parle […] Conjonction inconnue – et imprévisible – de couleurs. L’oeuvre ne naît pas, ne s’élabore pas, elle se produit comme la glace au degré de congélation, les cristaux au degré de saturation » (André Malraux, L’Intemporel, tome 3).

J’ai choisi d’associer à l’exposition trois créateurs contemporains, en écho à ceux de Saint Soleil. Avec son installation, Drift, Steeve Bauras annonce : « Flanqué de mon fatras de souvenirs, sens, envies et soif, j’irai à la rencontre des lieux et populations. J’accosterai sur les rives hospitalières ou non. » Avec Sons de peaux, Élodie Barthélemy transcrit les rythmes du tambour vaudou en empreintes colorées. Freydelyne Charles interprète son poème Soley la tracé chemin en langue des signes : la main parle, elle construit, bêche la terre, dessine, peint. Ainsi, en suivant le fil de Saint Soleil – l’état d’art –, les choses n’ont pas besoin d’être expliquées, analysées, elles doivent être initiées, vécues et partagées.

Marc Petitjean

 

 

Vue d’exposition

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